Here I am and I will go on

PHYSIQUE
Stas possède une plastique relativement avantageuse. Déjà, il est grand pour son âge, ce qui plaît aux filles et rassure les copains. Par contre, il n'est guère musclé encore. On ne peut pas tout avoir. Mais peut-être que quelques mois dans ce nouvel environnement le forgera plus sûrement que le lycée.

Pour le détail, il possède des yeux d'une nuance de bleu très claire, véritables oasis dans son visage au masque dur, emprunté à son père. Ses traits sont pourtant plus fins, héritage de sa mère. Des lèvres peu épaisses et un nez droit, le tout sur une peau de nacre, voilà qui vient compléter ce profil austère.

Mais on rêve toujours d'être un autre, à l'adolescence. Résolument rebelle, Stas a vite pris l'habitude de décolorer ou teindre ses cheveux, son style variant au cours des saisons. Tel qu'il est arrivé ici, la masse est d'un noir d'encre, mais les pointes du rouge carmin le plus vif.

Enfin, son style vestimentaire est des plus simples : il tend à disparaître sous le noir. Il croit se donner un style baroudeur en se fringuant de pantalons sombres sur lesquels cliquettent des chaînes et de T-shirts aux inscriptions anti-vieux et anti-cons. Là-dessus, rajoutez une veste zippée en imitation cuir noir et une vieille paire de baskets larges, écrasées d'être portées chaque jour. Mais en fait, il a plutôt l'air gothique.

Stas est issu d'un environnement plutôt facile. Sa famille est stable, ses parents sont même toujours mariés ! Ce qui en soit constitue un défi dans nos sociétés modernes. Il est l'aîné d'une fratrie de trois : un petit frère d'un an son cadet avec lequel il se chamaille souvent, ainsi qu'une petite sœur plus jeune de deux ans qu'il surprotège contre tout et surtout contre n'importe quoi.

Mais revenons à ses parents qui nous appellent à la première particularité de notre personnage. Le jeune Apalkov est issu d'un père russe et d'une mère française. S'il est né en France et y a passé toute sa vie, ça ne l'empêche pas d'avoir certaines influences. Notamment, son père, plus dur et borné encore que son fils, lui a mené la vie dure. Enfin, oui mais seulement jusqu'à la limite que sa mère voulait bien tolérer. Le garçon a donc plutôt bénéficié de l'éducation standard laxiste française.

Néanmoins, son père lui a appris à ne jamais lâcher une idée, et surtout pas s'il rencontrait une résistance en face. Qu'on essaie de l'empêcher d'avancer et le jeune homme y mettrait dix fois, cent fois plus de force encore pour passer. Par ailleurs, il apprit aux côtés de cet homme les mystères de sa langue, dont même l'alphabet n'a rien à voir avec le nôtre. Un atout qui, en soit, ne lui a jamais servi... et ne lui servira probablement jamais. Quant à sa mère, femme d’envergure et de caractère, elle l’éduqua dans le respect de la droiture et à son goût immense pour la justice.

Côté école, tout n’a pas toujours été tout rose. Si le Stas écolier était un petit bonhomme plutôt sympathique et appliqué, le Stas collégien, puis à fortiori le lycéen, étaient plutôt son contraire. Moyen dans ses résultats, peu assidu à l’étude, toujours en retard pour rendre ses devoirs (s’ils étaient faits), c’est surtout que tout ça ne l’intéressait vraiment en aucune manière. Par ailleurs, ses professeurs avaient le don de l’agacer par-dessus tout et il ne réussissait à concevoir que passer sa journée à les écouter était la meilleure façon d’utiliser son temps.
Il découvrit néanmoins après quelques années -et sur le conseil d’une copine- qu’en travaillant quelque peu, ses notes devenaient excellentes… Oui mais c’était sans compter sur sa nonchalance. Il ne rentrerait pas dans le moule. C’était définitif.

Il prit alors la sale habitude de sécher les cours pour roder en bande dans les couloirs. Plusieurs fois au cours de sa scolarité, il participa à des rixes sans buts, pour le simple défouloir que lui offraient les bagarres. Ses parents choisirent envers et contre tout de ne pas le blâmer pour cela. Un jour, il trouverait un but à sa vie. Un jour même, peut-être, il tomberait amoureux et c’est ce qui le ferait tout simplement rentrer dans le rang ! Ils fermèrent même les yeux, le jour où ils s’aperçurent qu’il fumait parfois.

Et puis il y eut les raviolis… Evidemment, il n’allait pas se laisser enfermer aussi facilement. Mais ça, c'est à vous de le découvrir.